Maison photographique. Priorité à l’ouverture

Voilà des photographes qui, au lieu de se faire un joli film sur l’avenir de leur métier, ont décidé de lui donner un nouveau cadre humain et économique. Participatif. Collaboratif. Et plein de projets. Ça s’appelle la maison photographique et ça ouvre le 1e r octobre à Saint-Brieuc. Les photographes ont chacun leur regard, mais ils sont capables de partager un objectif. À Saint-Brieuc, quatre professionnels ont ainsi décidé de travailler au développement d’un projet inédit : la maison photographique. Une vitrine située rue Saint-Gouéno, dans le centre-ville. Une occasion permanente de glisser de l’image dans la vie quotidienne. Et l’envie de tester, en fait, un nouveau modèle économique pour les photographes. À l’origine du projet : Gaël Cloarec. Photojournaliste, finaliste du prix étudiant Paris match 2016. Le fil conducteur de son travail, c’est un intérêt marqué pour « la condition humaine dans des contextes particuliers, tels les accidents naturels ou les conflits ». Il a travaillé récemment au Kurdistan, par exemple. Avec lui : Marynn Gallerne, une artiste sensible du noir et blanc. Spécialiste de l’adolescence, mais aussi chercheuse en sciences humaines. S’ajoute à l’équipe Toma Swan, street photographe et reporter des grands centres urbains. Mais aussi Sylvain Raher, portraitiste exigeant versé dans de déroutantes techniques visuelles.

Des événements toute l’année

Leur envie, c’était d’abord de « mutualiser des moyens et des compétences », explique Marynn Gallerne. Mais aussi d’ouvrir un lieu offrant « des prestations, des services, des regards, un studio dédié, des ateliers… ». La maison photographique accueillera également une librairie, un système d’échange de revues, un espace de rencontre et d’exposition ainsi que des événements dédiés à la photographie. Notamment avec la venue annoncée de quelques grands noms du cliché. « C’est à la fois un lieu collaboratif et une entreprise », détaille Gaël Cloarec, son fondateur. Les temps ne sont pas faciles pour les maîtres du déclic. Alors autant innover en essayant de « sortir du modèle économique de la subvention ». En s’associant, les photographes cibleront mieux les marchés. Ils seront « plus forts ». Et ils gagneront en visibilité. Surtout, ils pourront répondre à de « nouveaux besoins sur le territoire ». Déjà, simplement en nourrissant l’agglomération d’une communauté active et créative. Ensuite, en participant à l’éducation et la réflexion sur l’image et « les nouvelles formes de narration ». La photographie est partout. À tel point que les professionnels doivent s’extraire du bruit ambiant. Pour « redonner du sens » à l’image. Et partager ce travail avec tous ceux qui l’utilisent. Sous forme de conseil ou de formation. « On pourra venir apprendre à organiser un reportage à l’international, apprendre des techniques de prise de vue… ou encore découvrir des logiciels de postproduction, comme Lightroom ».

Pratique

Inauguration le 1e r octobre à partir de 16 h au 21, rue Saint-Gouéno à Saint-Brieuc. Au programme : 16 h, présentation du projet et de la programmation par les photographes ; 17 h, intervention de Marie-Pierre Subtil rédactrice en chef du magazine « 6 mois » ; 19 h 30, projection de diaporamas sonores par le collectif parisien « Diapéro ». Pour la première fois dans les Côtes-d’Armor, le collectif présentera les différentes formes de narration photojournalistiques au bar O’Kenny (10 rue Mireille-Chrisostome à Saint-Brieuc). À 21 h : soirée endiablée avec une session spéciale des Voodoo Ambassadors.